Après 7 années d’enquête, le dépôt d’une plainte collective initiée par l’américain TripAdvisor et le français Twenga s’est soldé par une décision de la Commission européenne de sanctionner la firme Google. Selon la presse, le groupe américain devra payer une amende de 2.42 milliards d’euros pour abus monopolistique.
Les motifs de la sanction
Suite à une plainte déposée par l’OIP (Open Internet Office), la firme mondiale a été condamnée à verser une amende de 2.42 milliards d’euros au budget communautaire de l’Union européenne, pour avoir enfreint plusieurs règles de la concurrence équitable et ouverte.
Google abuserait de sa position dominante dans les moteurs de recherches en favorisant le classement de ses propres services. Il a été annoncé que la firme a fait la promotion de son propre service de comparateur de prix, Google Shopping, en le classant toujours en tête dans son propre moteur de recherche même lorsque les résultats ne sont pas pertinents.
Google discriminerait également ses concurrents en imposant des changements d’algorithme de son moteur de recherche. Or, ces algorithmes qui sont censés garantir la pertinence des résultats seraient en fait, utilisés pour fragiliser la concurrence volontairement. Google aurait donc le pouvoir d’atteindre un concurrent d’un seul algorithme.
Une sanction de 2.42 milliards jugée insuffisante
Ce montant contestable devant la Cour de Justice de l’Union, vise essentiellement à faire cesser les pratiques anticoncurrentielles de Google. De nombreux observateurs estiment pourtant que cette amende exceptionnelle n’est qu’une goutte d’eau pour le géant américain. Elle ne représente en effet, que 15 % seulement du bénéfice net de Google (17.8 milliards d’euros en 2016). En réalité, il s’agit plus pour la Commission Européenne, de créer un précédent que de véritablement sanctionner la firme Google d’avoir empêché ses utilisateurs de bénéficier d’un réel choix de services. L’objectif de la Commission européenne est bien clair à travers cette démarche : elle ne combat pas Google, mais plutôt l’absence d’alternative.
D’ailleurs, la Commission ne dénonce qu’un service accessoire à travers Google Shopping alors que le géant possède un large panel de services beaucoup plus rémunérateurs tels que YouTube ou Gmail, qui apparaissent toujours en premiers avant les autres plateformes dans les moteurs de recherche. Pour avoir une concurrence équilibrée, des acteurs économiques européens d’Internet préconisent un dégroupage de Google. Beaucoup d’éléments de cette étude pourraient entraîner des sanctions plus lourdes.