Le topique n’est pas nouveau, mais depuis le début du mois de février 2019, il revient dans toutes les conversations. Le Président Macron s’est prononcé en sa faveur, mais à la veille de la Saint-Valentin, de nombreuses voix s’insurgent contre l’application de cette fausse bonne idée.
Que signifie la levée de l’anonymat sur le web » ?
Dans sa politique de projet de loi contre la haine, Emmanuel Macron espère convaincre les députés d’accepter la levée de l’anonymat sur internet. Le Président français défend sa politique en le présentant comme l’arme unique et efficace pour éradiquer le harcèlement en milieu scolaire.
L’anonymat sur les réseaux sociaux renforce le sentiment d’impunité des criminels. Beaucoup de personnes se croient en effet à l’abri des poursuites derrière leur écran et s’autorisent à insulter, harceler, humilier sur les réseaux.
Mais la position du président Macron est bien claire. L’anonymat ne doit être levé que dans le cas où certaines personnes franchissent la ligne, car le harcèlement est un crime puni par la loi tout comme la violence morale et verbale.
Le parti présidentiel mené par Leatitia Avia a pris comme exemple, la ligue du LOL sur Facebook qui harcelait des femmes depuis 2009. Toutefois, cet argument ne semble pas être convaincant puisque de nombreux internautes ont signalé que la levée de l’anonymat n’était pas utile dans ce cas en particulier puisqu’un grand nombre des membres du groupe de cyber harceleurs continuaient leur activité sans cacher leur véritable identité.
Les opposants à la levée de l’anonymat sur le web
Pour les opposants, la levée de l’anonymat est une arme à double tranchant. Le gouvernement espère d’un côté, remettre de l’ordre et assainir le web de tous les harceleurs numériques. Mais les observateurs s’inquiètent également des dérives potentielles et des abus de pouvoir. En outre, d’une application stricte dans le cadre scolaire, on passerait donc progressivement à une application généralisée. Ainsi à long terme, toute forme d’anonymat ne sera plus possible sur le net. Le risque majeur est de voir des gens mal intentionnés qui vont lever discrètement l’anonymat ou verser des pots-de-vin pour découvrir de quelle couleur politique est tel ou tel utilisateur.
Des législateurs et des politiciens sont contre cette levée de l’anonymat et plaident en faveur d’un processus de signalement et d’activation rapide de l’appareil judiciaire. L’organe indépendant sera seul habilité à autoriser les investigations allant dans ce sens.
Pour les observateurs, la levée de l’anonymat est aussi une mauvaise idée parce que la notion d’anonymat même est relative étant donné qu’il est toujours possible de remonter à un internaute via son adresse IP et que beaucoup d’internautes n’utilisent que des pseudonymats.