Numérique et éducation sont plus que jamais liés. À l’heure de la troisième révolution industrielle, l’apprentissage des jeunes passe, aussi, par internet. Le e-learning croît chez les jeunes, leur ouvrant la voie à une pluralité de formations.
« N’importe qui a accès au savoir grâce à internet »
Ces dernières années, le e-learning a le vent en poupe. L’apprentissage sur internet, via des sites, la téléformation ou encore YouTube se développe. Internet permet à des jeunes, diplômés ou non, de se former seuls. Sébastien, 24 ans, n’est pas allé au bout de ses études d’informatique. Pourtant, il est devenu développeur web, en freelance. Il a appris son métier seul : « Aujourd’hui n’importe qui a accès au savoir grâce à internet. La seule règle, c’est la motivation ». Il en est de même pour Charles, 30 ans, aujourd’hui entrepreneur, mais qui a été, plus jeune, trafic manager : « J’ai appris mon métier avec le web. J’ai beaucoup lu sur internet, dans des bouquins, sur des sites spécialisés… J’ai aussi suivi sur Twitter des personnes influentes ».
Marché prometteur et en pleine croissance, le e-learning réforme l’accès au savoir chez les jeunes. Si la voie des études supérieures et des diplômes reste privilégiée, nombreux sont ceux qui ont appris leur métier grâce au web 2.0. Milieu de passionnés, le numérique va à rebours des filières et des secteurs traditionnels. Avec un marché représentant plus de 107 milliards de dollars en 2015, et un taux de croissance annuel prévisionnel de 9,2% par an le savoir sur internet, « le e-learning » connaît un intérêt particulier chez les jeunes.
À la sortie d’un lycée parisien, au milieu de la foule, une jeune lycéenne confie préférer internet à ses cours pour étudier. « Je me suis fiée à mes cours sur Youtube, je préfère écouter le cours plutôt que de les lire. » concède-t-elle, avant d’ajouter ses propres conseils, « des sites comme kartable.fr proposent aussi des cours très synthétisés, des fiches et des exercices. C’est vraiment super pour réviser quand on n’est pas sur de nos cours ou qu’on en a manqué quelques uns ».
Contrer la demande de formation
Pour faire face à une forte demande de formation, les plateformes de e-learning explosent. La raison ? « Aujourd’hui, les jeunes ont du mal à apprendre quand ils ont un professeur en face d’eux qui leur fait cours. Ils préfèrent apprendre en s’amusant, c’est ce que permet le e-learning.
Il y a énormément de sites qui leur proposent de voir des vidéos, avec des professeurs qui leur parlent d’une autre manière ». Face aux difficultés des formations du supérieur à intégrer le numérique, les plateformes alternatives ont la côte chez les étudiants. Nathalie Raveau, directrice de programmes en stratégie médias et communication à l’ISCPA, confirme les problématiques du numérique pour les écoles : « la grande difficulté pour les écoles avec le numérique, c’est de trouver des enseignants innovants. Les écoles sont obligées de bouger et d’être à l’écoute », concède-t-elle. Dès la rentrée 2016, le gouvernement a labélisé plus de 200 formations, « Grande Ecole du Numérique ». Cette initiative, permettra à des élèves de tous les profils (jeunes, non-diplômés, professionnels, etc.) de se former aux métiers de l’internet.
Le e-learning plébiscité par les Français
En janvier 2015, la start-up Educatis avait mené une étude auprès des Français, pour avoir leur point de vue sur le e-learning. 92% d’entre eux considéraient le concept intéressant et digne d’intérêt. La forte demande des plateformes de formation en ligne voit quelques success story naître.
Mathieu Nebra n’avait que 13 ans quand il a fait un constat : trop peu de livres s’adaptent aux débutants. Il commence alors à proposer des cours comme il aurait aimé les lire : accessibles, informatifs et interactifs. Une quinzaine d’années plus tard, le « Site du Zéro » devient Openclassroom, premier site de e-learning en France, qui vient de faire une levée de fonds de six millions d’euros. L’histoire est belle. En 2013, c’est au tour du ministère de l’Enseignement supérieur de lancer son site de MOOC en ligne, avec fun-mooc.fr (France Numérique Université).
Destiné à former tous types de profils au numérique, à l’informatique ou encore au management, il s’adresse aussi bien aux jeunes, jeunes actifs et professionnels aguerris. Le e-learning n’a alors pas fini de susciter l’intérêt.
Le e-learning, « un complément »
L’ascension du e-learning chez les jeunes est palpable. Pour Marie, jeune lycéenne, il est plus « cool » de réviser le bac avec ses applications que ses fiches bristol. Le e-learning pourrait-il concurrencer l’école ? D’après un spécialiste de l’enseignement supérieur, non : « Je pense que le e-learning est un complément. Un étudiant acquiert un savoir, une méthodologie à l’école ou à l’université. En parallèle, il peut se rendre sur des plateformes de e-learning pour réviser, approfondir ses connaissances, se tester. À l’approche du bac par exemple, de nombreux lycéens s’inscrivent sur des sites pour réviser leurs cours de manière plus interactive ».
Pourtant, nombreux sont ceux qui se sont formés en autodidacte grâce au web. « Bien-sûr, il y a de nombreuses success story. Et il y en aura de plus en plus. Mais les formations universitaires ou privées apportent également un plus aux élèves. Ils peuvent interagir avec les professeurs et commencer à construire un réseau professionnel ». Les avis divergent, mais une chose est sure, grâce aux jeunes, le e-learning a encore de belles années devant lui.